
L'investiture de Joe Biden comme nouveau président américain a donné au monde entier des raisons d'espérer que les États-Unis vont se joindre à nouveau à l'effort mondial de lutte contre le changement climatique. En effet, dès les premiers jours de son mandat, il a approuvé une série de mesures qui devraient ramener les questions climatiques à l'ordre du jour politique américain. L'administration Biden veut notamment revoir tous les forages pétroliers et gaziers sur les territoires fédéraux, mettre un terme aux subventions aux combustibles fossiles et transformer le parc automobile et routier du gouvernement en véhicules électriques. Il a également désigné John Kerry comme envoyé spécial américain pour le climat. Ce dernier a déjà annoncé son ambition de fixer un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis d'ici 2030 dans le cadre de l'accord de Paris et d'accueillir un sommet international sur le climat au printemps.
Mais le plus important, c'est que le nouveau discours que nous entendons de l'autre côté de l'Atlantique s'oppose directement au "faux narratif" prêché par Trump affirmant que l'action climatique se fait au détriment des emplois et des travailleurs. Bien au contraire, la nouvelle administration soutient à juste titre que la lutte contre le changement climatique devrait et peut conduire à la création d'"emplois salariés bien payés ", ce qui permettrait également de remédier au problème du chômage provoqué par la pandémie. Il n'est pas surprenant qu'avec un tel programme, les syndicats américains soient très désireux de travailler avec la nouvelle administration " au quotidien pour guérir le pays, donner du pouvoir aux travailleurs et construire une économie durable et une démocratie plus forte pour les générations à venir".
L'intégration des trois dimensions de la durabilité - économique, sociale et environnementale - est également le thème de notre prochaine conférence CES-ETUI “Vers un nouveau contrat socio-écologique”, au cours de laquelle nous aimerions offrir une plate-forme ouverte aux syndicats, aux acteurs institutionnels, aux acteurs politiques et aux universitaires pour discuter des défis, des problèmes et des risques auxquels nous devons faire face afin d'établir un nouveau paradigme de durabilité. L'objectif est cette fois-ci non seulement de comprendre ce qui nous attend, mais aussi d'identifier les mesures que nous pouvons déjà prendre aujourd'hui et demain. C'est pourquoi il est très important de ne pas perdre de vue les différents aspects de l'interaction entre le réchauffement climatique et l'activité économique humaine, tels que la biodiversité, le commerce, les indicateurs de prospérité alternatifs, le temps de travail, l'industrie automobile repensée et les plateformes numériques, pour n'en citer que quelques-uns.
Cette conférence marque également un tournant pour l'ETUI, puisque nous allons intensifier nos activités sur la transition socio-écologique avec plusieurs nouveaux projets de recherche dans les mois à venir. Notre objectif est de développer notre expertise afin de devenir un point de référence sur les nombreuses questions liées au changement climatique et au monde du travail dans les années à venir.
Pour participer à la conférence CES-ETUI “Vers un nouveau contrat socio-écologique” qui débutera le 3 février, veuillez vous inscrire ici