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La tragédie du Rana Plaza a démontré la nécessité de réglementer les entreprises qui utilisent des filiales, des sous-traitants et des fournisseurs pour effectuer un travail sous-payé, sans tenir compte des principes humanitaires fondamentaux, notamment les droits des syndicats et des travailleurs. Les structures permettant aux entreprises de tirer profit de ces pratiques abusives devraient être remplacées par un principe de responsabilité des entreprises pour l'ensemble de leur chaîne de valeur.
Une loi française adoptée en 2017, qui définit un "devoir de vigilance" pour les entreprises, fournit des enseignements importants pour l'élaboration d'une directive européenne sur la diligence raisonnable. Le devoir de vigilance s'applique aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales, à la santé et à la sécurité, ainsi qu'à l'environnement. Au-delà d'une simple obligation de "diligence raisonnable", elle oblige les entreprises à mettre en place un "plan de vigilance" contenant des mesures raisonnables et adéquates pour identifier les risques et prévenir les conséquences graves sur ces droits.
Une directive au niveau de l'UE sur cette question devrait être adoptée sur la base de ces principes. Elle devrait également contenir des dispositions de contrôle interne appropriées (telles qu'un "comité de vigilance" avec une représentation des parties prenantes, comprenant les syndicats et les représentants des travailleurs), un contrôle externe approprié (par le biais d'une agence de contrôle publique) et des recours adéquats, y compris des sanctions pénales, le reversement des bénéfices et des dommages-intérêts punitifs. La directive devrait s'appliquer aux entreprises dont le siège est dans l'UE ainsi qu'aux entreprises dépassant un certain seuil de taille et qui vendent des biens et des services dans l'UE.