
L’année 2012 a été marquée par les diverses mutations de la crise de l'UE, ainsi que par les tentatives de résolution de ses causes principales. Tandis que les institutions européennes approfondissaient les réformes en matière de gouvernance économique dans le respect du dogme de l’austérité, se poursuivaient les débats politiques et institutionnels sur la légitimité démocratique et l’inefficacité de l’UE. Dans ce contexte, ce qui a caractérisé la « dimension sociale » de l'Europe, c’est encore sa faiblesse (peu d’avancées en matière de croissance plus durable). Néanmoins, et de manière presque imperceptible, les processus régissant la politique sociale dans le cadre de la stratégie « Europe 2020 » ont continué de mûrir lentement et ont été pris en compte plus sérieusement par les acteurs-clés.
L’édition 2013 du Bilan social met en évidence les problèmes non résolus et les nouveaux défis à relever. Les discussions se focalisent sur d’anciennes tensions, y compris les récessions « en double creux » et la tourmente économique persistante dans de nombreux États membres. De nouvelles questions se posent également sur l’actuelle stratégie de l’UE, qui approfondit les fractures entre le Nord et le Sud de l’Europe, accroît le mécontentement au sein de la population, et promeut insuffisamment les investissements favorables à la croissance.
Le présent ouvrage met l'accent en particulier sur les mesures alternatives à même de sauver l'UE. S’appuyant sur les critiques grandissantes à l’encontre de l’austérité budgétaire, les auteurs proposent de nouvelles stratégies pour combattre la crise. Au premier rang de l'agenda, figure la nécessité pour l’UE de permettre aux pays du Nord d’adopter des politiques budgétaires plus favorables à la croissance afin de relancer la demande globale. Cela pourrait aider les pays les plus durement touchés par la récession à finalement sortir de la crise, et ainsi sauver le projet européen.