
S’il fallait caractériser rétrospectivement l’année 2015 – à la fin de laquelle la Commission Juncker avait accompli un an de mandat – le mot « crise » serait probablement le plus adéquat. Les tensions au sein de l’Union européenne (UE) ont à la fois été nombreuses et ont atteint un niveau sans précédent : que l’on songe, évidemment à la crise de l’asile, à la faiblesse persistante de la reprise économique, à la prolongation des politiques d’au stérité dans de nombreux États membres, au risque permanent de Grexit ou, plus récemment, au vote en faveur du Brexit.
Le « Bilan social de l’UE 2016 » traite de quelques-unes des crises les plus graves qui ont marqué le processus d’intégration en 2015, en abordant leurs causes et conséquences potentielles, qu’elles soient sociales, politiques ou institutionnelles. Certaines évolutions récentes fragilisent le processus d’intégration dans son ensemble. La coopération entre États membres est marquée par une méfiance croissante, voire des conflits ouverts. Les institutions européennes – et en particulier la Commission européenne – sont par conséquent confrontées à des difficultés accrues dans l’élaboration de solutions aux problèmes collectifs de l’Union, qui sont communes aux gouvernements nationaux. Même si l’année 2015 a apporté son lot de bonnes nouvelles – la baisse du nombre de chômeurs de longue durée en est une, même s’il reste bien au-dessus des niveaux d’avant-crise –, la persistance des problèmes contribue à un sentiment d’insécurité et à un scepticisme généralisé quant à l’avenir de l’UE. Le risque de sa désintégration n’a jamais été aussi élevé, au vu du caractère plutôt inquiétant du contexte socio-économique.