
La crise économique et sociale provoquée par la pandémie de Covid‑19 en Europe et dans le monde est sans précédent depuis au moins la Seconde Guerre mondiale. Avec plus de 40 millions de cas déclarés en Europe en un an, et plus de 900 000 morts (mars 2020 - mars 2021), les gouvernements ont multiplié les mesures d’urgence pour stopper la propagation du coronavirus : confinements des populations, fermeture des commerces non essentiels, fermeture des bureaux, des usines, des écoles, des lieux de culte ; annulation des événements culturels, suspension des compétitions sportives, des festivals ; restrictions des déplacements, fermetures ou contrôle des frontières, clouage au sol des compagnies aériennes… Ces mesures ont mis, à partir du mois de mars 2020, un coup d’arrêt à l’activité économique.
L’interdépendance de différents secteurs économiques entre eux — via notamment les chaînes d’approvisionnement, les fournitures, les transports — ainsi que la simultanéité du choc à la fois sur l’offre et sur la demande permettent de qualifier cette crise de systémique. Aucun secteur n’a été épargné ; c’est l’ensemble du système économique qui a été ébranlé. Le produit intérieur brut de l’Union européenne s’est contracté de 6,2 % sur l’année 2020, et de 6,6 % dans la zone euro, entraînant une explosion du chômage et du chômage temporaire.
La question centrale à laquelle la présente étude tente d’apporter une réponse est la suivante : le dialogue social européen a-t-il eu une utilité quelconque dans ce contexte économique et social tout à fait exceptionnel ?