
Ce papier de recherche entend faire le point concernant l’émergence récente du concept d’autonomie stratégique ouverte sur la scène européenne et ses potentielles conséquences sur l’action de l’Union européenne (UE). Issue du vocabulaire de la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) et de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), l’autonomie stratégique semble être le nouveau buzz word de l’UE. Charles Michel en a fait l’objectif numéro un pour notre génération : « For now, much of the debate on strategic autonomy has been on semantics, marking clear political divides between countries that see this as a threat to Europe’s openness, and its proponents who see a chance to advance European industry and help foster "champions" able to compete on a global scale. »
Au même moment, la transition verte et digitale, la résilience du modèle socioéconomique de l’UE face à la pandémie et la relance des économies des Vingt-sept occupent une grande partie de l’agenda de l’Union. Chaque État membre a dû remettre, avant le 30 avril 2021, son plan national de relance avec un double objectif : consacrer 37 % de ce budget au verdissement et 20 % au digital. L’UE, quant à elle, devra réduire ses émissions de CO2 à concurrence de 55 % à l’horizon 2030. Ces objectifs sont-ils soutenables dans un horizon temporel de moyen terme (2030) ? L’autonomie stratégique constitue-t-elle l’amorce d’un nouveau paradigme de l’Union européenne ?