
Ce working paper examine l'impact de l'austérité budgétaire sur les politiques du marché du travail de l'UE. En se basant sur des études de cas, il examine : l'ampleur de l’évolution des niveaux et des politiques d'allocations de chômage, les répercussions de ces changements sur les différents groupes de travailleurs, et l’évolution de la logique des politiques d'activation. Dans l'ensemble, l'orientation générale des politiques n'a pas beaucoup changé sous l'austérité. Il subsiste, toutefois, des risques qu'un processus sous-jacent de flexibilisation puisse devenir une voie vers des stratégies de croissance dites « low road », ce qui rendra plus difficile la réduction de la dette et du chômage à l'avenir.
En dressant une cartographie détaillée de l'évolution des marchés du travail après 2010 sur base de 11 études de cas nationaux, ce working paper aborde la problématique générale des changements de l'État-providence dans un contexte d'austérité. Il constate que, plutôt que de suivre des stratégies de restriction ou d'expansion des systèmes de protection sociale, les pays examinés ont rassemblé plusieurs éléments dans ce que l'on peut dès lors appeler des programmes de réforme « mixtes ». De ce fait, les divergences entre les régimes du marché du travail et au sein de ces derniers ressortent de manière évidente. Toutefois, dans l'ensemble, les réformes se traduisent par un renforcement de la flexibilité et de l'activation et une diminution de la sécurité et de la protection. Ce working paper souligne également que même si les politiques du marché du travail restent une compétence nationale, la pression indirecte de l'UE en faveur des réformes s'est considérablement accrue.