La réglementation européenne en matière d’emploi a été à plusieurs reprises déterminée comme trop stricte par les décideurs politiques, ce qui a donné lieu à des recommandations politiques qui ont encouragé la flexibilisation des marchés du travail. Ce constat a été réaffirmé en particulier par les décideurs internationaux, durant la crise économique et de l'emploi post-2008. Une protection de l'emploi élevée est actuellement considérée comme nuisible à l'emploi, responsable de l’augmentation des emplois précaires et susceptible de générer davantage de coûts sociaux, y compris de chômage. Les réformes du marché du travail mises en place par la Commission européenne après 2010 ont visé l’affaiblissement de la législation sur la protection de l'emploi avec le double espoir de relancer « la création d'emplois dans des marchés du travail sclérosés tout en s'attaquant simultanément à la segmentation et à l'ajustement » (Commission européenne 2012, 4).

Dans ce rapport, les auteurs soutiennent que le programme de réformes actuellement en vigueur, essentiellement basé sur la déréglementation, est défini de façon trop stricte. Mais avant tout, le débat doit se centrer non plus sur la dé-réglementation mais plutôt sur le rôle de la re-réglementation pour promouvoir des marchés du travail inclusifs. En mettant l'accent sur des facteurs liés aux coûts, qui dissuadent les employeurs de recourir à des formes standard d'emploi, le débat dominant ne tient pas compte d'un ensemble plus complexe de problèmes qui risquent d’exclure certains groupes de travailleurs.

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