Le métier de docker est considéré dans l’imaginaire collectif comme si une profession particulièrement virile, du fait des aptitudes physiques qu’elle exige. Le bruit, les charges lourdes, les risques de chutes, etc. font partie des risques inhérents au métier. Un risque qui passe beaucoup plus inaperçu est celui lié à l’exposition à toutes sortes de produits toxiques lors des opérations de déchargement des navires, selon l’Association pour la protection de la santé au travail dans les métiers portuaires.

« Avec l’entrée de la chimie de manière intensive dans la production et dans toutes les marchandises qui passent sur les navires, le nombre de cancers a augmenté », confie au site d’information Basta ! un docker de la région de Saint-Nazaire (Bretagne).

Pour éviter que le soja importé du Brésil ne soit contaminé lors du transport par les champignons, rongeurs et insectes, le soja est généreusement arrosé de pesticides.

Outre les pesticides, parmi les polluants que renferment les cargos, se trouve notamment la silice, contenue dans le ciment. Elle peut provoquer silicose, bronchite chronique et cancer. Les dockers sont également exposés aux gaz d’échappement des véhicules utilisés lors du déchargement ou du nettoyage des cales. Les gaz d’échappements de moteur diesel ont été récemment reconnus par l’OMS comme cancérogène avéré pour l’homme.

A la suite de la mobilisation des dockers français, une recherche-action, le programme Escales, a été lancée à l’automne dans la région de Nantes et Saint-Nazaire.

Aux Pays-Bas, une campagne de sensibilisation sur les risques d'exposition aux gaz toxiques parmi les travailleurs en contact avec des conteneurs de marchandises est menée depuis 2008 à l’initiative de la confédération syndicale FNV. Une initiative similaire a été prise en Belgique fin 2011.