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Dans une note publiée le 22 mai, l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) conclut sans équivoque que les émissions des véhicules routiers diesel circulant actuellement en France restent cancérogènes.

Cette affirmation se base sur des études épidémiologiques récentes indiquant des associations positives entre l’exposition à la pollution de l’air liée au trafic routier et la survenue de cancers du poumon.

Depuis le début des années 2000, de nouveaux moteurs diesel ont progressivement été mis sur le marché européen. Ils sont équipés de filtres à particules et de catalyseurs d’oxydation censés diminuer fortement les niveaux de polluants cancérogènes à l’échappement.

L’Anses a donc voulu étudier l’évolution des émissions des moteurs diesel et de leur cancérogénicité. L’organisme public français constate que les anciens moteurs diesel coexistent largement avec les nouveaux et que les émissions du parc roulant actuel de véhicules diesel se caractérisent toujours par la présence de composés cancérogènes (particules diesel, hydrocarbures aromatiques polycycliques, benzène, dioxines, formaldéhyde, etc.).

En ce qui concerne spécifiquement les émissions d’échappement des nouvelles technologies diesel, l’Anses estime que les connaissances sont actuellement trop limitées pour conclure à une absence de cancérogénicité.

Ces conclusions sont importantes car elles privent la Commission européenne de ses principaux arguments pour réfuter l’introduction d’une valeur limite d’exposition professionnelle contraignante (VLEPC) pour les émissions diesel dans la directive sur l'exposition à des agents cancérogènes au travail, en cours de révision. En janvier 2017, la Commission a en effet justifié son refus d’adopter une VLEPC par l’application de normes concernant les nouveaux moteurs diesel. Cette décision avait été sévèrement critiquée par la Confédération syndicale européenne (CES). 

En Europe, plus de 3,6 millions de travailleurs sont exposés aux émissions d’échappement des moteurs diesel dans le cadre de leur travail.

Les gaz d’échappement des anciens moteurs diesel sont depuis 2012 classés parmi les cancérogènes avérés pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).

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